Définition de l’anxiété
Voici la définition de l’anxiété que l’on retrouve dans le dictionnaire : C’est un trouble émotionnel se traduisant par un sentiment indéfinissable d'insécurité.
Les personnes soucieuses ou préoccupées peuvent basculer dans l’anxiété. Souci et préoccupation sont nécessaires dans le quotidien, car ils posent la question « comment je fais pour pourvoir à mes besoins ou comment je vais faire pour y arriver ? ». Mais, dès lors ou le doute et l’appréhension apparaissent avec la question « Est-ce que je vais/je peux vraiment y arriver ?), alors un état anxieux se met en place. Celui-ci est provoqué par l’anticipation que l’on ne puisse pas surmonter une situation.
L’angoisse est une gradation supplémentaire. Être angoissé, c’est avoir la quasi certitude de l’échec. C’est aussi un état aigu de l’anxiété pouvant se manifester par une crise d’angoisse.
Causes
Les causes de l’anxiété peuvent être multiples :
- Toutes les situations de la vie qui imposent un changement. Dès lors où l’on doute de ses facultés à dépasser ces situations, un état d’anxiété peut apparaître. Certains appellent cela la peur de l’inconnu.
- Les événements traumatisants : vivre un traumatisme conditionne à mettre en place des stratégies pour éviter de le vivre à nouveau. Cela peut engendrer une appréhension constante plus ou moins consciente et conduisant à l’anxiété.
- Le besoin de performance : au travail, à la maison, on peut avoir « peur de ne pas bien faire », « être sous pression » et envisager de ne pas pouvoir y arriver, créant de fait un sentiment d’anxiété.
Nous ne sommes pas tous égaux devant l’anxiété. Le fait de la ressentir est physiologique, mais arriver la calmer et prendre du recul en est une autre. Cela dépend de notre manière personnelle de prendre les évènements, de nous y adapter. Des recherches ont permis d’identifier des facteurs favorisants qui sont d’ordre génétiques, biologiques et environnementaux.
Il y a des prédispositions génétiques à l’anxiété 1. On sait aussi que les traumatismes survenus pendant l’enfance favorisent l’apparition des troubles anxieux 2. Mais cela ne s’arrête pas là. Il est aussi avéré que les femmes sont plus sujettes à l’anxiété 3. Aussi, les personnes ayant une anomalie dans l’expression du gène du transporteur de la sérotonine (5-HTT) en sont sujettes 4.
Conséquences sur l’organisme
Le sentiment d’anxiété peut provoquer différents symptômes et de multiples conséquences sur l’organisme :
- Fatigue
- Moral défaillant : tendance à la négativité, à broyer du noir, difficulté à se sentir heureux
- Tensions nerveuse: irritabilité, agitation…
- Perturbation du sommeil : difficulté à débrancher avant le sommeil, réveils multiples (en particulier réveil très tôt le matin)
- Sensibilités corporelles : douleurs musculaires, maux de ventre, du mal à respirer, oppressions, boule à la gorge, fourmillements, nausées, vertiges
Ces manifestations sont susceptibles de s’atténuer ou disparaître lorsque l’on arrive à calmer l’anxiété. Prendre des plantes adaptées peut aider à minimiser ces conséquences.
Stratégies pour calmer l’anxiété
Quand on ressent ce sentiment de manière plus ou moins permanente, il est difficile de s’en détacher. Entendre ses proches conseiller de prendre du recul ou de positiver n’aide pas beaucoup. Afin de la calmer durablement, il faut souvent mettre en place des habitudes qui permettent de reconnecter à soi-même, de retrouver la confiance en soi.
Prendre des plantes pour l’anxiété peut être utile pour aider à franchir des paliers. Mais les résultats sont souvent décevants, car il faut vraiment cibler pour avoir des résultats. Or cibler, signifie accompagner de manière appropriée les différentes fonctions organiques impliquées dans le sentiment d’anxiété.
L’organisme agit pour calmer l’anxiété de différentes manières :
- Par le système nerveux
- Via les hormones gérant le stress
- Par la flore intestinale
- Par la régulation de la glycémie
- Et enfin, via les hormones sexuelles
Accompagner ses fonctions de manière ciblée permet d’avoir des impacts plus profonds et durables pour calmer l’anxiété.
Favoriser l’équilibre nerveux
La sérotonine et le GABA sont les 2 principales molécules « messagères » entre les neurones («neurotransmetteurs») qui sont impliquées dans les états anxieux. La sérotonine, vulgairement appelée l’hormone du bonheur, a des récepteurs dans le système limbique (le cerveau émotionnel), en particulier dans l’amygdale. Or ce sont ces structures qui sont impliquées dans la réponse à l’anxiété. Elle est sécrétée en partie par les neurones, mais surtout dans l’intestin. Quant à lui, le neurotransmetteur GABA a des effets inhibiteurs sur le système nerveux central empêchant l'excitation prolongée des neurones. Il exerce un rôle apaisant et relaxant sur le système nerveux. Plusieurs études ont mis en évidence son rôle important dans la régulation du stress et de l’anxiété.
Renforcer la production de sérotonine et de GABA par l’hygiène de vie permet de mettre l’organisme dans des conditions idéales pour qu’il puisse calmer l’anxiété.
L’activité physique permet de sécréter de la sérotonine. Les activités relaxantes permettent de mieux gérer le stress et d'impacter la production de GABA. Par exemple, il a été démontré que 2 séances de yoga par semaine augmentent les taux de GABA et de sérotonine en circulation !
Renforcer la flore intestinale
Il est désormais admis scientifiquement que le microbiote est déterminant pour l’équilibre psychique et émotionnel. En effet, plus de 80% de la sérotonine de notre organisme est fabriquée dans l’intestin par des cellules spécialisées et sous l’influence de la flore intestinale. Mais on sait aussi que les personnes à l’humeur maussade ont une flore différente de ceux qui ont un bon moral.
Ainsi, favoriser une flore intestinale saine et variée avec une hygiène de vie adaptée permettrait d’améliorer la vie des personnes souffrant d’anxiété ou de moral en berne 5.
Lutter contre le stress
C’est bien connu : le stress est facteur d’anxiété. La désadaptation à une situation engendre de la préoccupation et de la cogitation. Lorsque le stress devient chronique, il peut arriver que l’on envisage que l’on ne puisse pas dépasser la situation : c’est là où l’anxiété apparaît. Physiologiquement, l’exposition excessive et répétée au cortisol engendre une perturbation des fonctions nerveuses pouvant directement engendrer un état anxieux.
Ainsi, il est judicieux de soutenir l’organisme face au stress afin de prévenir ou de calmer l’anxiété.
Équilibrer la glycémie
Le sucre favorise l’anxiété. D’ailleurs, celle-ci s’améliore lorsque la prise de sucre diminue 6. D’autre part, les personnes qui ont tendance à avoir une glycémie haute sont prédisposées à avoir des baisses de moral 7. Le facteur de risque serait de 20% plus élevé qu’une personne ayant une glycémie normale 8. Cela est encore plus palpable chez les personnes stressées, car le cortisol favorise l’augmentation de la glycémie.
Dans la prise en charge de l’anxiété, il est important d’avoir une glycémie normale. Pour cela, il faut bien sûr limiter sa consommation de sucres, mais aussi veiller à réguler le stress qui impacte négativement la glycémie.
Renforcer l’équilibre hormonal
Enfin, les hormones ont un impact direct sur l’humeur, en particulier sur l’anxiété :
- Chez les hommes, la testostérone endogène joue un rôle clé dans la sociabilisation et l’humeur 9
- Les femmes, qui ont des taux d’œstrogènes corrects sont moins susceptibles d’être anxieuses 10
- Des hormones thyroïdiennes au ralenti prédisposent fortement à l’anxiété 11
Ainsi, il est particulièrement recommandé de vérifier le bon fonctionnement hormonal lorsque l’on éprouve de l’anxiété chronique. Le réflexe est souvent de soutenir le système nerveux pour calmer l’anxiété. Or, cette stratégie sera peu efficace si la sphère hormonale est perturbée.
Plantes pour l’anxiété et le calme
Accompagner le système nerveux
On dissocie ici les plantes pour l’anxiété ou l’équilibre émotionnel, de celles qui favorisent la relaxation.
Ces plantes agissant sur l’humeur interviennent dans le métabolisme de la sérotonine :
- Ashwagandha : adaptée lors des périodes de tension nerveuse et d'anxiété. Elle contribue à l'équilibre émotionnel et le bien-être général
- Millepertuis ou Safran : ils contribuent à l'équilibre émotionnel, aide à maintenir une humeur positive et un meilleur sommeil
- Griffonia : il permet d’améliorer l’activité cérébrale grâce au fait qu’elle apporte le nutriment qui permet à l’organisme de fabriquer de la sérotonine.
- Passiflore : soutient l’organisme dans les périodes de tension mentale et d'anxiété
Ces plantes interviennent dans le métabolisme du GABA, engendrant calme et relaxation :
- Aubépine : aide à diminuer l’agitation et les tensions nerveuses
- Ashwagandha et passiflore agissent aussi sur le GABA en favorisant la détente.
- Mélisse : favorise le calme et aide à l'endormissement
- Théanine, camomille : ont des effets apaisants et décontractants favorisant détente
- Valériane : favorise la relaxation en cas de tensions et aide à l'endormissement
- Escholtzia : aide à faire face calmement aux situations générant de l’anxiété
Les plantes pour l’équilibre émotionnel peuvent être prises en journée. Elles sont susceptibles d’engendrer de la somnolence chez certains. Parmi les plantes du GABA pour la relaxation, Valériane et Escholtzia sont à réserver aux prises du soir car elles favorisent l’endormissement de manière appuyée.
Hormis les plantes, il faudra veiller à bien consommer ces nutriments qui sont indispensables aux fonctions nerveuses :
- Vitamines B
- Magnésium
- Omega 3
- Zinc
Les compléments alimentaires peuvent être utiles pour combler les carences de l’alimentation.
La marjolaine, le petit grain bigarade, la lavande sont parmi les huiles essentielles les plus efficaces pour lutter contre l’anxiété nerveuse. Appliquées sur le plexus solaire et/ou l’intérieur des poignets, elles apportent calme et relaxation !
Plantes adaptogènes pour la gestion du stress
Les plantes adaptogènes permettent de renforcer son organisme lors de stress. En rechargeant l’énergie de la surrénale en profondeur, elles participent à avoir plus de vitalité physique et émotionnelle.
Parmi, ces plantes, deux sont particulièrement utiles :
- Ginseng : tonique de l’énergie et calmant dans les situations de stress
- Rhodiola rosea : aide l'organisme à s'adapter au stress émotionnel
Renforcer sa flore intestinale
Le microbiote étant le lieu de la production de sérotonine, renforcer sa flore intestinale est souvent judicieux pour rééquilibrer le terrain en profondeur. Les probiotiques participent à l’équilibre de la flore intestinale.
Focus sur la glycémie
Les personnes anxieuses qui consomment beaucoup de sucres, ou celles dont la glycémie n’est pas optimale, devraient s’occuper de réguler leur taux de sucre. Bien évidemment, une consultation médicale est nécessaire.
Certaines plantes et nutriments peuvent aider à maintenir la glycémie : cannelle, zinc, chrome, berbérine, gingembre, l’extrait de mûrier blanc…
Equilibre hormonal pour calmer l’anxiété ?
Après bilan médical, il peut être judicieux de renforcer certaines hormones qui impactent indirectement l’équilibre émotionnel et le système nerveux :
- Vitalité masculine via le métabolisme de la testostérone : zinc, tribulus, maca
- Vitalité féminine via le métabolisme des oestrogènes: vitamine B5, houblon, soja, sauge
- Thyroide : iode, sélénium, avoine
Sources
1 - https://www.cambridge.org/core/journals/the-british-journal-of-psychiatry/article/genetic-moderation-of-environmental-risk-for-depression-and-anxiety-in-adolescent-girls/F49DF36F5600D59750341FE215531777
2 - https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S000632230101157X
3 - https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2215036616303583
4 - https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1046/j.1601-1848.2003.00050.x
5 - https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8848107/
6 - https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4963565/
7 - https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyt.2019.00057/full
8 - https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/18644077/
9 - https://www.nature.com/articles/s41398-021-01556-8
10 - https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35123210/
11 - https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4911835/