Tout le monde a ses petites astuces pour renforcer son système immunitaire. Mais quelles sont les solutions les plus efficaces, validées par la communauté scientifique ? Cet article décrit l’ensemble des mécanismes impliqués et les causes de la faiblesse immunitaire. Puis nous vous exposerons les meilleurs actifs, que ce soit pour une prévention saisonnière, pour une stimulation lors d’agression ou de refroidissement, ou pour renforcer les voies respiratoires.
Définitions et mécanismes
On distingue 2 types d’immunité : l’innée et acquise. La muqueuse et la flore intestinale sont aussi des piliers de nos défenses. D’autre part, le stress oxydatif, le système nerveux et hormonal ont des impacts directs sur le fonctionnement de notre système immunitaire. Tous ces éléments sont à prendre en compte pour renforcer son système immunitaire efficacement.
Immunité innée : une réaction immédiate et non spécifique
L'immunité innée est la première ligne de défense de l’organisme. Elle réagit rapidement, en quelques heures, face aux agressions externes. Les sentinelles de cette immunité innée sont les macrophages, les leucocytes (neutrophiles, éosinophiles, basophiles), les cellules dendritiques, et les cellules NK. Ces cellules agissent de manière non spécifique : elles discernent qu’un élément est un intrus, puis elles le phagocytent et l’éliminent, quelque soit la nature de cet élément.
L’immunité innée fait aussi appel à des molécules qui provoquent une inflammation, afin d’activer et de mobiliser les cellules immunitaires. Ce sont les fameuses cytokines notamment. Cette immunité ne possède pas de mémoire et la réponse qu’elle apporte est identique à chaque exposition.
Immunité acquise : une réaction plus profonde et plus ciblée
L'immunité acquise, ou adaptative, peut être considérée comme une forme plus profonde. Elle se met en place quelques jours à quelques semaines après que l’organisme ait été en contact pour la première fois avec un agent agresseur. La durée de cette réponse est censée s’améliorer avec le temps grâce à la mémoire immunitaire engendrée suite à cette première exposition.
Cette réponse ciblée fait appel aux :
- Lymphocytes T qui sécrètent des anticorps spécifiques à un agent agresseur. Ils sont plus tournés vers la défense contre les virus.
- Lymphocytes B qui libèrent des enzymes, perforant la membrane plasmique de l’agent agresseur ou de la cellule agressée. Ils sont plus tournés vers la défense contre les bactéries.
Chaque type de lymphocyte correspond à un agent agresseur particulier. C’est pour cette raison que l’immunité acquise est dite spécifique, ou ciblée. Afin de pouvoir fonctionner correctement, cette forme a besoin de l’action des cellules responsables de l’immunité innée. En effet, en provoquant l’inflammation, elles favorisent l’activation, le recrutement et la différenciation des lymphocytes.
Parler de booster son système immunitaire, c’est en réalité favoriser le fonctionnement optimal de ces 2 types d’immunité avec des plantes, des nutriments, des aliments, de la pratique sportive… Mais ces 2 voies sont aussi reliées avec d’autres systèmes qui ont une importance capitale dans l’efficacité de nos défenses.
Rôle de la muqueuse intestinale
La muqueuse intestinale forme une barrière physique pour éviter que les agents indésirables présents dans les intestins ne passent dans le sang. Les cellules des muqueuses sont maintenues entre elles par des jonctions serrées et adhérentes, véritables fermeture éclair. Lors d’hyperperméabilité intestinale, la muqueuse n’assure pas correctement sa fonction.
De plus, la muqueuse sécrète du mucus et différentes molécules qui permettent d’agir directement sur l’équilibre du microbiote et la régulation de l’immunité (ni trop faible, ni excessive). Enfin, l’intestin est le siège de nombreux lymphocytes et macrophages. Une muqueuse fragilisée ou perméable nuit à la qualité du mucus et à l’efficacité du système immunitaire.
Impact de la flore intestinale
La flore intestinale a un impact majeur sur l’immunité.
Elle favorise son fonctionnement en :
- Rentrant en compétition alimentaire avec les micro-organismes non souhaitables
- Stimulant la production des lymphocytes et des macrophages, tout en favorisant la production d’anticorps
- Régulant l’équilibre des réponses immunitaires pour qu’elles ne soient ni trop faibles, ni excessives
Un déséquilibre du microbiote intestinal, appelé dysbiose, peut nuire aux défenses de l’organisme.
Impact du stress oxydatif
Les cellules immunitaires, lorsqu’elles prennent en charge un agent indésirable, libèrent des molécules assimilées à des radicaux libres. C’est particulièrement le cas lors de la réponse innée. Par conséquent, les réactions oxydatives engendrées doivent être rapidement contenues pour éviter le développement d’une zone oxydative chronique. En causant des lésions cellulaires, cette oxydation nuit aussi au bon fonctionnement immunitaire : cela peut devenir un cercle vicieux.
Avoir une alimentation riche en antioxydants permet de limiter l’impact de l’oxydation provoquée par la prise en charge d’un agent agresseur. Et ainsi de favoriser une réponse immunitaire appropriée lors des besoins futurs.
Impact de l’équilibre nerveux et hormonal
L’immunité est fortement influencée par le système nerveux et le système hormonal, notamment via l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. Lors de stress chronique, la sécrétion de cortisol peut affaiblir le système immunitaire en réduisant l'activité des lymphocytes T et des macrophages.
La mélatonine, hormone du sommeil, influence aussi positivement l'immunité. On sait bien que les nuits réparatrices sont nécessaires pour des défenses naturelles équilibrées. Or, la mélatonine est la principale hormone influençant le cycle du sommeil. Une bonne gestion du stress et du sommeil est donc à prendre en compte quand on se pose la question « Comment renforcer son système immunitaire ? »
Le foie et les enzymes digestives : les oubliés des défenses immunitaires
Le foie joue un rôle important dans l'immunité :
- Filtration du sang et élimination de ses toxines
- Production de protéines immunitaires
- Régulation des vitamines (A, D, E, K) et du zinc, impliqués dans les défenses
- Sécrétion de bile qui est essentielle à l’équilibre du microbiote intestinal
Quant à elles, les enzymes digestives favorisent la digestion et l’assimilation des nutriments, tout en favorisant le microbiote. Ainsi, il ne faut pas oublier la santé du foie et de la digestion lorsque l’on veut renforcer son organisme de manière plus large et profonde.
Causes d’un système immunitaire faible
Il existe de multiples causes pouvant conduire à un système immunitaire faible. Consultez votre médecin pour poser un diagnostic en cas de cause liée à une maladie.
Parmi les causes physiologiques les plus fréquentes :
- Manque de nutriments : Un manque de vitamines (notamment A, C, D, E, et B) et minéraux (en particulier le zinc, le fer et le sélénium) peuvent affaiblir la réponse immunitaire.
- Stress chronique : Le cortisol élevé lié au stress affaiblit les défenses immunitaires.
- Sommeil insuffisant : Un mauvais sommeil ne permet pas aux cellules immunitaires de se régénérer pleinement
- Fatigue : l’énergie métabolique et cellulaire est nécessaire à nos défenses
- Manque d’activité physique : l’exercice physique stimule les défenses et le système lymphatique
- Exposition aux toxines : pollution, tabac, alcool…
- Flore intestinale perturbée : un état de dysbiose perturbe l’immunité, en particulier celle qui est intestinale.
Comment renforcer son système immunitaire ?
Prévention hivernale
En automne et en hiver, il est intéressant de renforcer son système immunitaire naturellement avec des plantes et des nutriments. Il existe de nombreuses combinaisons possibles d’actifs.
Parmi les nutriments, les plus importants sont la vitamine C, la vitamine D3, ainsi que le zinc. Ils agissent directement sur l’immunité innée et acquise, mais aussi sur l’immunité intestinale. En effet, ces actifs sont des constituants de la muqueuse intestinale ou du mucus. Le zinc bisglycinate participe au renouvellement cellulaire de l’épithélium. Enfin, ces nutriments sont importants pour la balance antioxydante.
Mais d’autres vitamines interviennent dans l’immunité et sur les muqueuses : vitamine A (ou bêta-carotène dans sa forme végétale) et certaines vitamines B. Le sélénium, un antioxydant puissant, est aussi utile pour les défenses. C’est pourquoi, consommer un multivitamines en gélule de qualité est une option plus large et aussi plus intéressante financièrement que de prendre toutes ces vitamines et minéraux de manière séparée.
D’autre part, il existe de nombreuses plantes et actifs qui aident au fonctionnement de l’immunité innée et acquise. Dans une stratégie de prévention et de renforcement des défenses en automne ou en hiver, il est possible de prendre, en plus d’un multivitamines :
- Champignons : reishi bio, shiitake bio, maitaké bio
- Plantes : ginseng, curcuma bio, cannelle de ceylan, astragale, échinacée, ail, gingembre, thym, origan, extrait de pépins de pamplemousse, baies de sureau…
- Produits de la ruche : propolis et gelée royale
- Actifs : quercétine anhydre, OPC extrait de pépins de raisins, honokiol pur…
- Huiles essentielles : tea tree, origan, ravintsara, laurier, cannelle…
S’il ne fallait en choisir qu’un, nous vous recommandons le reishi. C’est un stimulant important des systèmes immunitaires inné, acquis et intestinal. Les bêta-glucanes qu’il contient servent de nourriture à la flore intestinale. Aussi, il est riche en nutriments antioxydants et a des vertus intéressantes sur le métabolisme hépatique, notamment via une action sur le cholestérol. Le reishi est donc un champignon qui agit sur l’ensemble des mécanismes impliqués dans la réponse immunitaire. Une étude clinique démontre l'efficacité du Reishi à 70% de bêta-glucanes pour augmenter le nombre de cellules immunitaires circulantes de 10 à 20%, en fonction des types cellulaires, suite à une prise sur 3 mois.
Enfin, durant la saison automnale ou hivernale, veiller à l’équilibre de son microbiote est aussi important. La prise d’un complexe probiotique sera un atout important, couplée aux autres produits à visée immunitaire.
Pour résumer, les meilleurs compléments alimentaires pour la prévention hivernale sont :
- Multivitamines de qualité + Reishi + Probiotiques.
Le Multi peut être remplacé par une association Zinc + Vitamine C + Vitamine D, notamment pour les fumeurs, les femmes enceintes ou les personnes sous anticoagulants.
Ces associations peuvent être consommées durant tout l’automne et l’hiver sans aucun risque. Une prise minimale de 2 mois est souhaitable.
Prévention hivernale en cas de stress
Si vous êtes stressé(e), l’apport d’une plante adaptogène sera judicieux. Elles ont vocation à recharger l’énergie profonde en quelques jours/semaines, tout en favorisant un fonctionnement immunitaire optimal.
Dans un contexte de stress, nous vous proposons 2 options :
- La rhodiola rosea, à prendre en journée afin d’avoir de l’énergie pour mieux vous adapter aux conditions stressantes sur un plan physique et mental.
- L’ashwagandha, à prendre en journée pour être plus relaxé et mieux prendre du recul et en soirée pour favoriser la détente et le sommeil.
Ainsi, une de ces plantes peut s’ajouter au programme de prévention hivernale classique présenté plus haut ou venir remplacer le reishi si vous n’êtes pas prêt(e) à ajouter un nouveau produit au programme. La rhodiola et l’ashwagandha peuvent aussi être prises ensemble, en plus du multivitamines, du probiotique et du reishi.
Pour résumer, les meilleurs compléments alimentaires pour la prévention de l’immunité en cas de stress sont :
- Multivitamines de qualité + Probiotiques + Ashwagandha ou/et Rhodiola
L’ashwagandha sera prise matin et soir, la rhodiola le matin avec le multivitamines. Le probiotique peut se prendre à n’importe quel moment de la journée s’il a une gélule gastro-résistante. Une prise de 2 mois est souhaitable.
Réponse à une agression et refroidissements (1ers signes)
Lorsque l’on n’est confronté à un refroidissement ou une agression externe, on a besoin que le système immunitaire réagisse rapidement et massivement. Les effets rapides sont obtenus par le renforcement des défenses innées et acquises. Dans cette situation, il est possible de faire appel à quelques actifs efficaces. Le thym, l’origan, l’ail ou la propolis et les huiles essentielles sont une option intéressante. Mais nous leur préférons des doses importantes de vitamine C, de zinc et de lactoferrine.
La vitamine C est à répartir dans la journée pour maintenir un taux sanguin élevé. La vitamine C liposomale est plus efficace car mieux assimilée, à condition d’opter pour un produit de qualité. La lactoferrine se retrouve dans les cellules immunitaires ainsi que dans les mucus intestinaux et bronchiques. Étant issue de lait, les vegan trouveront une solution de remplacement avec le shiitake qui est le champignon qui renforce le plus largement les immunités innée et acquise.
Pour résumer, les meilleurs compléments alimentaires lors des agressions et refroidissements sont :
- Vitamine C + zinc + lactoferrine
La lactoferrine peut être remplacée par le shiitake pour les vegan. La prise de vitamine C se fait à raison de 500 mg le matin et 500 mg le soir (ou midi si cela vous convient le mieux). La forme liposomale est plus efficace. La lactoferrine doit aussi être prise matin et soir, à raison de 200 mg à chaque fois. Prolongez la prise 1 à 2 semaines après la disparition des signes pour bien aider à relancer les défenses.
Voies respiratoires encombrées
Coup de froid, nez qui coule, voies respiratoires encombrées… Que cela soit ponctuel à cause d’un refroidissement ou que cela soit plus ancien, le renforcement de l’immunité est nécessaire.
Dans cette situation, nous vous recommandons des doses importantes de vitamine C, de zinc et de curcumine. La curcumine est réputée pour son effet sur les voies respiratoires. Son action antioxydante et intestinale ont montré une efficacité pour le fonctionnement immunitaire dans son ensemble, en particulier lorsque les voies respiratoires sont encombrées.
Pour résumer, les meilleurs compléments alimentaires lors de besoin immunitaire avec les voies respiratoires encombrées :
- Vitamine C + zinc + curcumine
La prise de vitamine C se fait à raison de 500 mg le matin et 500 mg le soir (ou midi si cela vous convient le mieux). La forme liposomale est plus efficace. La curcumine est contre-indiquée pour les personnes sous anticoagulants. Elle peut être remplacée par la NAC (N-acétylCystéine) dans ce cas. Pour les besoins ponctuels, prolongez la prise 1 à 2 semaines après la disparition des signes pour bien aider à relancer les défenses. Pour le soutien de fond des voies respiratoires, la prise peut se faire sur 3 mois, en prenant une semaine de pause par mois. À noter que NAC et Curcumine peuvent aussi être prises ensemble pour plus d’efficacité.
Conclusion
Quand on se pose la question « Comment renforcer son immunité ? », il est important d'adapter les solutions en fonction des besoins spécifiques. Les actifs utilisés varieront selon qu'il s'agisse d'une prévention hivernale, d’un refroidissement ou d'une congestion des voies respiratoires. En état d’anxiété, la prévention est aussi différente. Choisir les bons actifs en fonction du contexte permet une réponse immunitaire mieux adaptée et plus efficace