Les probiotiques sont désormais un réflexe quand il s’agit de prendre soin de sa flore intestinale. Toutes les marques de compléments alimentaires proposent au moins un produit à base de microorganismes. Difficile de choisir en tant que consommateur, d’autant plus que les allégations de santé autorisées sont très limitées ! De plus, formuler un probiotique efficace, stable et bien dosé n’est pas à la portée de tout le monde. Cet article fait le point sur les réels critères de qualité et d’efficacité à prendre en compte pour discerner quels sont les meilleurs probiotiques.
Les meilleurs probiotiques ont des souches identifiées
La dénomination des souches de probiotiques de bactéries et de levures obéit à des règles strictes.
Leur nom comporte :
- l’espèce (Lactobacillus, Bifidobacterium, Saccharomyces…)
- suivi du genre (gasseri, longum, boulardii…)
- et enfin d’un code d’identification. Ce dernier permet de savoir précisément de quelle souche on parle.
- Par exemple, pour Lactobacillus rhamnosus LGG (appelé aussi Lactobacillus rhamnosus ATCC 53103) :
- Le genre est Lactobacillus,
- L’espèce est rhamnosus,
- Le code d’identification, qui distingue les particularités génétiques de l’espèce et rend le probiotique unique, est LGG (ou ATCC 53103).
Les bactéries ayant un genre et une espèce commune (ex : Lactobacillus rhamnosus) peuvent avoir des bienfaits communs, mais chaque souche a des effets qui lui sont propres. Par exemple, Lactoobacillus rhamnosus CLR2 n’a pas les mêmes effets que Lactobacillus rhamnosus NCIMB 30174 qui n’a pas les mêmes effets que Lactobacillus rhamnosus LGG. Seul le code d’identification situé en fin de nom permet de les différencier.
Les meilleurs probiotiques indiquent clairement le code d’identification de la souche. La plupart du temps, prendre une souche identifiée offre des garanties :
- Traçabilité de la souche, son origine et son mode de production
- Etudes de survie aux acides gastriques et études de stabilité
- Capacité à s’implanter dans l’intestin pour y exercer ses effets
- Certifications d’innocuité chez l’Homme
- Efficacité spécifique
- Différentes études cliniques réalisées
Choisir des souches probiotiques efficaces, validées par la communauté scientifique
Nous avons vu que les souches clairement identifiées ne se valent pas quant à leurs effets. Mais en plus, elles ne se valent pas en termes d’efficacité. En effet, elles n’ont pas toutes été validées scientifiquement. Certaines ne disposent que de 2 à 3 études, alors que d’autres comme Lactobaillus rhamnonosus GG ou Bifidobacterium animalis ssp lactis BB12 cumulent à elles deux plus de 500 études scientifiques ! 1
Ces souches ont bénéficié de nombreuses études cliniques ayant démontré leur efficacité. On peut les considérer comme les meilleures souches probiotiques:
- Lactobacillus acidophilus : DDS-1® / LA-5® / NCFM / Rosell-52 / LAFTI® L10
- Lactobacillus rhamnosus : ATCC 53013 (LGG) / GR-1 / Rosell-11
- Lactobacillus reuteri : RC-14 / ATTC 55730 / LRC® (NCIMB 30242)
- Lactobacillus plantarum : LP299v
- Bifidobacterium animalis ssp lactis : BB12
- Streptococcus thermophilus : TH-4®
Combinaison des meilleures souches probiotiques
Dans l’immense majorité des produits probiotiques, les marques allient plusieurs souches. L’idée est de combiner les effets de plusieurs souches pour avoir un mode d’action large, une amplitude de bienfaits variés sur la flore intestinale. Cela permettrait aussi de multiplier les chances que le probiotique corresponde à un large éventail de personnes au microbiote différent. Mais ce consensus des marques n’est absolument pas validé par les études scientifiques 2,3.
On sait qu’il existe une compétition entre les souches au sein d’un même produit 4: c’est le principe même du monde bactérien et du fonctionnement de la flore intestinale. Ainsi, les souches peuvent s’inhiber les unes les autres, engendrant une perte d’efficacité de la formule. Se pose aussi la question de la tolérance : plus on multiplie les souches, plus on a des risques que la flore intestinale du consommateur réagisse négativement au produit à cause d’une souche qui ne lui réussit pas.
Néanmoins, il existe une possibilité de réunir plusieurs souches dans un complément alimentaire. C’est le cas des meilleurs complexes probiotiques. La solution est simple : il faut mettre des combinaisons dont l’efficacité et l’innocuité a été validée par les études scientifiques !
C’est notamment le cas de ces associations :
- Lactobacillus reuteri LRC et Lactobacillus acidophilus LA-5
- Lactobacillus rhamnosus GR-1® et Lactobacillus reuteri, RC-14®
- L. rhamnosus Rosell®-11 et L. helveticus Rosell®-52
- Bifidobacterium animalis ssp lactis BB12 et Lactobacillus rhamnosus LGG
- Lactobacillus acidophilus LA-5® et Bifidobacterium animalis ssp lactis BB12
Les meilleurs probiotiques sont-ils très concentrés ?
Il existe une idée répandue, savamment orchestrée par le marketing : plus on a de milliards de probiotiques (UFC : unités formant colonies), plus c’est efficace. Il existe une véritable surenchère de milliards d’UFC sur le marché. Que disent les travaux scientifiques ?
1) En parcourant la base scientifique Pubmed, on s’aperçoit que la plupart des souches de lactobacilles et bifidobactéries sont généralement efficaces à partir de 1 Milliard. Des études rapportent même une efficacité sur la base de quelques centaines de millions d’UFC.
2) A ce jour, les études ne montrent pas que l’efficacité est dépendante de la dose. En clair, prendre plus de milliards n’est généralement pas plus efficace4
3) L’utilité de monter à plus de 1 milliard de colonie pour une souche dépend des études spécifiques de la souche. Par exemple, c’est le cas de Lactobacillus reuteri LRC qui a montré certains effets spécifiques à des de 5 milliards ou Bifidobacterium animalis ssp lactis BB12 à 3 milliards.
Pour les probiotiques qui mélangent plusieurs souches, il est important que chaque souche contient environ 1 milliard d’UFC. Si le fabricant met une quantité plus importante, il faut que cela soit justifié par une ou plusieurs études de la souche. Ainsi, un mix probiotique qui contient 5 probiotiques doit arriver à maximum 10-20 milliards s’il contient des bactéries efficaces à plus de 1 milliard.
Survie des probiotiques: une condition d’efficacité souvent négligée
Les probiotiques sont des microorganismes fragiles. Ils sont très sensibles aux conditions dans lesquelles ils évoluent : température, humidité, lumière, pH. C’est pourquoi, il faut être particulièrement attentif à leur survie :
- Dans les flacons où ils sont conservés
- Au passage de l’estomac
Or, seuls les meilleurs probiotiques sur le marché intègrent ces éléments.
La stabilité dans les boîtes et flacons
Afin que les probiotiques ne meurent pas dans les produits avant d’être consommés, il faut :
- Les conserver à l’abri de la chaleur : conserver à température ambiante, un probiotique peut perdre 10 à 15 % de sa population chaque mois 5
- Privilégier des flacons qui ne laissent pas passer la lumière
- Et surtout, les protéger de l’humidité en choisissant un packaging adapté : flacon Aptar ou à défaut en aluminium ou en blisters.
Tous les détails sont dans notre article sur la conservation des probiotiques.
La résistance aux acides gastriques
Les probiotiques sont sensibles au pH acide de l’estomac. Pour contourner ce problème, les marques recommandent de prendre les probiotiques à jeun lorsque l’estomac est moins acide. D’autre part, les probiotiques sont plus ou moins résistants selon les souches. C’est un argument commercial qui nécessite d’être vérifié. Encore une fois, prendre une souche identifiée avec son code est une garantie supplémentaire qu’elle résiste à minima aux acides gastriques.
Mais pour être certain que les souches arrivent intactes dans l’intestin, il n’y a que les gélules gastro-résistantes et secondairement les probiotiques micro-encapsulés. Les gélules gastro-résistantes sont la solution adoptée par les meilleurs probiotiques. Ce mode d’administration existe depuis des dizaines d’années et a été plusieurs fois validé scientifiquement. La DRCaps® est la gélule gastro-résistante qui fait le plus autorité dans ce domaine.
Plus nouvellement apparue, la micro-encapsulation est une technique qui permet d’intégrer des probiotiques à d'autres substances : ils se retrouvent imbriqués et donc, protégés. Quelques rares fabricants ont prouvé que leur technique de micro-encapsulation permettait aux probiotiques de survivre.
Mais ce procédé pose plusieurs problèmes :
- Il utilise de la chaleur, à laquelle les probiotiques sont sensibles
- Des additifs technologiques sont utilisés et ils n’ont pas l’obligation de figurer sur les étiquettes
- Et surtout, beaucoup de produits se disent micro-encapsulés sans qu’ils n’apportent la preuve son efficacité sur la survie des bactéries jusqu’à l’intestin
Tous les détails sur la résistance des probiotiques aux acides de l’estomac se trouvent dans notre article : probiotiques, quand les prendre ?
Choisir un probiotique bio ?
On pourrait être tenté de penser que les meilleurs probiotiques sont bio. Quelques produits sont présentés comme issus de l’agriculture biologique. Mais ce ne peut être le cas, car en réalité, les probiotiques ne sont pas bio et ne peuvent pas l’être. Le produit qui contient ces microorganismes non bio peut bénéficier du label bio à partir du moment où il ajoute 95% d’autres ingrédients biologiques.
Tous les détails dans notre article : probiotiques bio, mythe ou réalité.
Pas d’additifs dans les meilleurs probiotiques !
Enfin, c’est la base direz vous, les meilleurs probiotiques ne contiennent pas d’additifs chimiques, notamment ceux qui sont suspectés de perturber la flore intestinale !
Une grande majorité de probiotiques contient des additifs chimiques, alors même que les compléments sont présentés comme naturels. Vérifiez les étiquettes. Mais s’il y a des additifs qu’il faut particulièrement fuir, c’est ceux qui impactent négativement le microbiote :
- Gomme de cellulose ou corscarmellose (E466) : nuit à la flore intestinale saine et cause des désordres digestifs importants sur l’homme
- Amidons modifiés : ces fibres obtenues chimiquement sont fermentées par le microbiote
- Polysorbate (E433) : cause de l’inflammation intestinale et nuit au mucus protecteur
- Mono et diglycérides d’acides gras (E471) : impacte la perméabilité intestinale et créé donc de l’inflammation de la muqueuse chez la souris.
Sources
1 - https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2405844020313116
2 - https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29734210/
3 - https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32274669/
4 - https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8070017/
4 - Ouwehand AC. (2017). A review of dose-responses of probiotics in human studies. Benef Microbes Apr 26 ; 82:143-151
5 - https://academic.oup.com/femsmicrobes/article/1/1/xtaa007/5957529