La carence nutritionnelle en fer est la plus répandue dans le monde, touchant 33 % des femmes selon l’OMS. Quels sont les signes d’un manque de fer, les analyses médicales pour le déceler, et comment y remédier ?
Les signes d’un manque de fer
Le fer est indispensable à de nombreuses réactions dans l’organisme, avec en son centre le transport de l’oxygène, qui affecte tous ses systèmes et organes.
Fatigue excessive et faiblesse générale : Une baisse d'énergie globale peut apparaître. Une fatigue persistante est alors ressentie. Le sommeil en quantité suffisante ne permet pas de retrouver son énergie normale.
Pâleur de la peau et des muqueuses : La peau, les lèvres et l’intérieur des paupières peuvent être pâles à cause du manque d’hémoglobine.
Essoufflement : Des efforts légers peuvent suffire à ressentir un manque d’air ou accélérer la respiration.
Sensations au niveau du cœur : Le cœur travaille davantage afin de compenser le manque d’oxygène, ce qui peut provoquer des battements cardiaques rapides ou irréguliers.
Maux de tête et sensations vertigineuses : Le cerveau qui reçoit moins d’oxygène peut causer des céphalées et des sensations vertigineuses plus ou moins importantes.
Ongles cassants et cheveux fragiles : Ces tissus qui se renouvellent rapidement sont affectés par le déficit en fer. Les cheveux peuvent ternir et tomber plus facilement pendant que les ongles deviennent cassants ou présentent des stries.
Inconfort des jambes : Une sensation d’inconfort dans les jambes peut apparaître. Elle est souvent ressentie au repos, avec un besoin irrésistible de les bouger.
Sensation de froid : Une sensibilité importante au froid peut apparaître, allant jusqu’à une frilosité à des températures normales.
Faiblesse cognitive : La concentration peut devenir difficile, des pertes de mémoire et une baisse de la capacité à réfléchir peuvent survenir du fait que le cerveau soit moins bien oxygéné.

Un suivi médical et des analyses indispensables
La carence en fer est relativement fréquente. Elle doit être diagnostiquée par un médecin à l’aide d’analyses sanguines spécifiques. Parmi ces analyses figurent :
Le fer sérique mesure la quantité de fer circulant dans le sang, notamment celui lié à la transferrine, la protéine qui transporte le fer vers les différents tissus.
La ferritine représente les réserves de fer. Une ferritine basse signale leur épuisement.Une ferritine élevée peut être associée à des inflammations chroniques ou à certaines pathologies.
L’hémoglobine est la protéine de transport de l'oxygène. Une hémoglobine basse reflète souvent une anémie ferriprive.
L’hématocrite indique la proportion de globules rouges dans le sang. Une hématocrite basse peut être un signe précoce de carence en fer et d'anémie.
La transferrine transporte le fer dans le sang vers les différents tissus, principalement vers la moelle osseuse où sont produits les globules rouges. Élevée, elle peut indiquer une carence en fer, car le corps augmente la production de cette protéine pour compenser le manque. Basse elle peut être associée à des maladies chroniques ou à une surcharge en fer.
La saturation de la transferrine indique le pourcentage de transferrine qui transporte effectivement du fer. Une saturation basse (< 20 %) est caractéristique d’une carence en fer.
L’hépcidine contrôle l’absorption du fer au niveau intestinal, ainsi que sa libération par les macrophages et les cellules du foie. Importante pour la régulation du fer, une hepcidine basse indique une carence, des hémorragies chroniques ou certaines maladies génétiques.
La CRP (Protéine C-Réactive) est toujours dosée en parallèle des analyses du fer. Ce marqueur de l’inflammation qui s’élève dans les infections peut expliquer une ferritine élevée sans réelle surcharge en fer, car ce dernier est mobilisé dans le processus inflammatoire.
Que manger en cas de manque de fer ?
Pour maintenir un taux de fer optimal et éviter toute carence nutritionnelle, l'alimentation est centrale. En cas de manque de fer elle peut cependant ne pas être suffisante pour corriger les taux. Il existe deux types principaux de fer dans les aliments : le fer héminique et le fer non héminique. C’est leur mécanisme d’absorption par l'organisme qui les différencie.
Le fer héminique se trouve dans les produits d'origine animale, et en particulier les viandes rouges et les abats. Environ 15 à 35 % est absorbé par l'organisme. Le fer non héminique se trouve dans les aliments d'origine végétale. Il est absorbé par le corps à environ 2 à 10 %. Sa disponibilité peut être améliorée en l'associant à des aliments riches en vitamine C et en évitant les inhibiteurs de l'absorption du fer comme certains composés du thé et du café. Les légumineuses, céréales complètes, graines et noix, légumes à feuilles vertes, et fruits secs contiennent du fer non héminique.
Selon les besoins corporels, les intestins ajustent leur capacité à absorber le fer, et le corps tend à mieux retenir le fer. C’est pourquoi on ne note pas plus de carences en fer chez les végétariens ayant un régime équilibré que chez les personnes ayant un régime omnivore.
Supplémentation en fer
La supplémentation en fer est souvent utilisée pour pallier aux manques de l’alimentation, particulièrement chez les femmes enceintes, car les besoins en fer augmentent durant la grossesse, ou les personnes ayant de faibles apports ferriques. Elle permet de reconstituer les réserves de fer et de maintenir des niveaux d'hémoglobine adéquats. Toutefois, elle doit être suivie avec attention, car un excès de fer peut être problématique.
La place de la supplémentation
La supplémentation en fer peut être nécessaire en cas de carence diagnostiquée par un médecin. Un excès de fer peut avoir un effet oxydant sur l'organisme. Il est donc essentiel de ne supplémenter qu'en cas de besoin, sur la base de résultats d’ analyses sanguines.
Choisir son complément alimentaire
Le fer en complément alimentaire existe sous plusieurs formes. La plus couramment consommée est le sulfate ferreux qui, pourtant, cause fréquemment des troubles gastro-intestinaux tels que la nausée et la constipation. Le gluconate ferreux, plus doux, est moins bien assimilé, et le fumarate ferreux, bien que moins agressif, entraîne souvent des troubles digestifs. L’hydroxyde polymaltose ferrique est lui mieux tolérée, mais plus rare, et nécessite une acidité gastrique suffisante pour une bonne assimilation.
Le bisglycinate de fer est recommandé en raison de sa meilleure assimilation et tolérance par l'organisme. Il présente en effet le double avantage de causer moins de troubles digestifs que d'autres formes et d’être assimilé dans les intestins sans dépendre de conditions préalables telles que l’acidité gastrique. Mieux assimilé et moins susceptible de provoquer des effets secondaires tels que les douleurs abdominales ou la constipation, le bisglycinate de fer est à privilégier.
Conclusion
Le manque de fer est une condition fréquente qui peut affecter gravement la qualité de vie par une altération des fonctions vitales de l'organisme. Causé par un apport insuffisant, une mauvaise absorption ou une perte excessive de sang, le manque de fer n’est pas anodin. La fatigue persistante est au centre d’un faisceau de symptômes à confirmer absolument par un diagnostic médical basé sur des analyses sanguines. Une supplémentation adaptée doit alors être mise en place en plus d’une alimentation efficace pour remédier au manque. Le bisglycinate de fer se distingue des autres formes de fer comme une option idéale grâce à sa haute tolérance et son efficacité. Une surveillance des taux sanguins est essentielle pour éviter une surcharge délétère pour l’organisme.
Résumé
Le manque de fer peut entraîner une fatigue persistante, des troubles cognitifs, une pâleur et d’autres symptômes affectant la qualité de vie. Un diagnostic médical basé sur des analyses sanguines est essentiel pour adapter l’alimentation ou envisager une supplémentation en fer, notamment sous forme de bisglycinate pour une meilleure tolérance.