Contrôle des matières premières, compléments alimentaires et dangers

publié par Les experts Dynveo |

Vous l’aurez peut-être remarqué, deux produits de notre catalogue ne sont plus disponibles depuis plusieurs mois : il s’agit du tribulus terrestris bio et du gymnema sylvestris bio. Ces indisponibilités sont dues aux matières, qui ne répondent actuellement plus aux exigences de qualité de Dynveo. On vous explique ci-dessous l'importance de suivre un plan de contrôle robuste et rigoureux, ainsi que les risques de fraudes dans les compléments alimentaires.

Pourquoi contrôler la qualité des matières premières ?

Le laboratoire Dynveo est l’expert français d’une nutraceutique pure. En ce sens, nous possédons des exigences en termes de pureté, d’efficacité et bien sûr de sûreté de nos produits. Cette exigence passe par un contrôle rigoureux de nos matières premières. Grâce à ce processus, nous pouvons proposer à nos clients des matières premières issues de cultures écoresponsables, permettant la préservation des ressources. Titrés en principes actifs, purs, sans utilisation de solvants nocifs pour la santé et l’environnement, nos compléments alimentaires respectent la réglementation en vigueur en termes de contamination (chimique ou microbiologique).

C’est pourquoi chez Dynveo, nous suivons un plan de contrôle qui nous permet de qualifier la matière mais également le fournisseur. Ainsi, ils font l’objet d’analyses indépendantes réalisées par un laboratoire accrédité COFRAC (qui atteste des compétences et de l’impartialité du laboratoire) avant d’être mises sur le marché. De plus, des études de stabilité sont réalisées dans notre laboratoire interne de R&D. Pour cela, nous utilisons des étuves de qualité pharmaceutique, répondant aux normes ICH, pour placer nos produits dans des conditions contrôlées d’humidité et de température. La stabilité de la matière et le titrage en actifs sont ensuite analysés par HPLC dans notre laboratoire.

Enceinte climatique et HPLC

Les fournisseurs historiques avec lesquels nous travaillons répondent donc aux plus hautes exigences en termes de qualité et de sécurité des matières qu’ils vendent. Celles-ci, une fois validées, sont intégrées au plan de contrôle et font l’objet de contrôles analytiques périodiques afin de s’assurer de leur qualité constante.

Nouvelles matières premières

Lancer de nouveaux produits nous impose parfois de nous tourner vers de nouveaux fournisseurs pour trouver les matières premières les plus adaptées. Il est donc nécessaire de vérifier leur qualité avant de les utiliser. Les matières premières peuvent, au même titre que nos denrées alimentaires, être non seulement contaminées par différents composés mais également ne pas répondre aux critères de pureté et de concentration en actifs exigés par Dynveo. En effet, la réglementation européenne exige pour les denrées alimentaires des seuils de contamination à ne pas dépasser. Ces seuils peuvent varier en fonction du type de contamination et du type de denrée. Il peut s’agir de contamination chimique (pesticides, métaux lourds, HAP) et/ou microbiologique (bactéries pathogènes par exemple).

Les fournisseurs de matières premières ont l’obligation de réaliser des contrôles afin d’attester du respect de la réglementation en vigueur. Ces certificats d’analyse (ou COA “certificate of analysis”) sont fournis aux laboratoires de compléments alimentaires (comme Dynveo) lors de l’achat de la matière première.

Cependant, ces COA peuvent parfois s’avérer incomplets et/ou trompeurs. Un exemple assez parlant, est l’indication de la concentration en principe actif d’une matière première. En fonction de la méthode analytique utilisée (HPLC VS spectrophotométrie par exemple), la concentration en principe actif peut être largement surestimée sur le COA. De la même manière, certaines analyses peuvent y figurer alors qu’elles n’ont pas été réalisées. Il s’agit alors de fraude. Le meilleur moyen d'avoir des garanties sur la conformité d’une matière est de réaliser des analyses complémentaires à celles transmises par les fournisseurs. Ces analyses ne sont pas obligatoires pour les laboratoires mettant sur le marché les compléments alimentaires, en revanche ceux-ci sont responsables de la sécurité de leurs consommateurs. Il nous semble donc essentiel chez Dynveo, de qualifier les nouvelles matières via des analyses indépendantes, afin de s’assurer du respect de la réglementation européenne en termes de contamination et du respect de notre charte qualité.

Les contrôles nécessaires pour chaque type de matière

Chaque type de matière première possède un risque de contamination qui lui est propre (Tableau 1). En effet, le risque principal va dépendre de la nature de la matière (plante, champignon, acide aminé, huile, etc.) ; de son origine géographique et de son procédé de transformation (purification ou pas). Dans tous les cas, nous réalisons un dosage de principe actif sur nos produits afin de s’assurer de leur efficacité et de leur pureté.

Matières premières Principaux types de risque Analyses réalisées
Plantes / champignons Falsification /adultération (mauvaise espèce botanique/extrait naturel adultéré avec des composés de synthèse) Identification ADN / analyse isotopique
Plantes / champignons Pesticides Quantification de plus de 300 molécules
Plantes / champignons Métaux lourds Quantification de plomb, cadmium, mercure, arsenic
Plantes / champignons HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) Quantification des 4 HAP principaux (Benzo(a)anthracene, Benzo(a)Pyrene, Benzo(b)Fluoranthene et Chrysène).
Plantes / champignons Solvants pouvant être utilisés en plus de l’eau et/ou l’éthanol afin d’extraire ou de purifier (malgré notre cahier des charges stipulant : eau et/ou éthanol exclusivement) Recherche et quantification des 4 solvants de catégorie 1 (les plus toxiques)
Plantes / champignons Oxyde d’éthylène (Composé toxique interdit en Europe mais autorisé en Asie) Quantification sur les matières originaires d’Asie
Protéines / acides aminés Solvants pouvant être utilisés lors d’étapes de purification (lorsqu’il s’agit d’un principe actif purifié, malgré notre cahier des charges stipulant : eau et/ou éthanol exclusivement) Quantification des 4 solvants de catégorie 1 (les plus toxiques)
Protéines / acides aminés Activité enzymatique faible ou inexistante Mesure de l’activité enzymatique
Huiles Oxydation Mesure de l’indice totox
Algues Métaux lourds Quantification de plomb, cadmium, mercure, arsenic

Le processus de validation de la matière première chez Dynveo

Le contrôle qualité de nos matières premières suit un plan de contrôle strict. Ainsi, chaque nouveau produit (ou changement de fournisseur) fait l’objet d’un long processus de tests et de contrôles avant d’être validé pour une mise sur le marché.

Le sourcing de la matière première

Après que Dynveo ait pris la décision de lancer un nouveau produit sur le marché, le service achat démarre le sourcing de la matière première auprès de nos fournisseurs historiques ou de nouveaux fournisseurs. Le sourcing est réalisé selon un cahier des charges bien défini :

  • Origine de la matière
  • Culture bio si possible
  • Sans OGM ni nanoparticules
  • Processus de culture écoresponsable et rémunération des producteurs
  • Si des solvants sont utilisés pour l’extraction ou la purification, ceux-ci doivent être exclusivement de l’eau et/ou éthanol
  • Titrage en actifs
  • Pureté (sans excipient ni additif chimique)
  • Conforme à la réglementation européenne

Le service achat demande au fournisseur tous les documents et certificats nécessaires qui permettent d’attester de la qualité et de la conformité de la matière.

La validation des documents et la commande d’un échantillon

Le service achat transfère alors les documents et certificats de la matière première au service scientifique de Dynveo. Celui-ci va déterminer grâce au COA, aux fiches techniques, aux procédés de fabrication si la matière répond ou non à notre cahier des charges. Si la matière première est conforme à nos attentes, le service achat commande alors un échantillon de cette matière.

Le test de pré-industrialisation et de stabilité

Une fois l’échantillon reçu, celui-ci passe en test de pré-industrialisation et en test de vieillissement. Le test de pré-industrialisation consiste à déterminer les bonnes conditions de façonnage de la matière (taille des particules, densité de la matière, hygroscopicité, taille de gélule, machine automatique ou semi-automatique, ajout de fibre d’acacia BIO pour les produits dont les très petites doses ne permettent pas de remplir une gélule, tels que la vitamine D…). Les résultats de ces tests sont consignés dans un document qui permettra d’étoffer à terme le cahier des charges si la matière est validée (densité de la matière, etc.). Le test de vieillissement permet de s’assurer de la stabilité de la matière dans le temps. Ces points sont cruciaux chez Dynveo, car nous n’utilisons ni excipients ni additifs, qui sont habituellement ajoutés par les façonniers pour faciliter l’écoulement et la mise en gélules des matières. Notre savoir-faire en préindustrialisation et industrialisation nous permet aujourd'hui de pouvoir produire l’ensemble des matières en respectant cette valeur de pureté.

Analyses par un laboratoire indépendant

Une fois les tests de pré-industrialisation et de stabilité validés, l’échantillon de matière est alors envoyé dans un laboratoire d’analyse indépendant accrédité COFRAC. Les analyses demandées par Dynveo dépendent du risque propre à chaque matière (pesticides, HAP, métaux lourds…). Il faut attendre une quinzaine de jours avant de recevoir les résultats des analyses. Ensuite, les résultats sont interprétés et confrontés à la réglementation européenne par le service scientifique de Dynveo qui détermine si la matière est conforme ou pas. C’est la plupart du temps à cette étape-là que bon nombre de matières premières sont écartées car jugées non conformes. En 2022, sur les analyses des matières nécessaires au lancement de nos nouveaux produits, 18 ont été rejetées car non conformes à la réglementation. Nous devons la plupart du temps tester plusieurs échantillons d’un même produit afin de trouver le bon fournisseur et la bonne matière. Même si ces analyses représentent un coût de plusieurs dizaines de milliers d’euros, les résultats nous confortent dans notre politique qualité exigeante.

Validation de la matière première et commande

En revanche, si les résultats des analyses sont conformes, alors la matière première est validée et peut être achetée par Dynveo pour être intégrée à notre catalogue.

¨Processus de validation de la matière première

Focus sur deux matières indisponibles : le tribulus terrestris bio et le gymnema sylvestris bio

Depuis plusieurs mois, deux produits ne sont plus disponibles sur notre site internet : il s’agit du tribulus terrestris bio et du gymnema sylvestris bio. Nous avons décidé d'arrêter leur commercialisation momentanément, car les résultats des analyses effectuées sur les nouvelles matières premières n’étaient plus conformes à nos exigences. Lorsque les nouvelles matières premières répondent à notre cahier des charges, nous pourrons les réintégrer à notre catalogue.

Le gymnema sylvestris BIO

Pour le gymnema sylvestris bio, 5 échantillons de fournisseurs différents ont été testés mais aucun ne possède le titrage en principe actif adéquat. Ci-dessous, les résultats du titrage en principe actif de deux des 5 échantillons : les acides gymnémiques sont à 3.77% et 8.78% alors que sur le COA ils étaient mesurés à 25% (par la même méthode analytique). La concentration en oxyde d’éthylène de l’échantillon 1 est également non conforme.

Un tribulus “BIO” pas si BIO

Depuis 2022, nous avons fait analyser pas moins de 7 échantillons différents de tribulus bio : tous sont contaminés aux pesticides. Ci-après un aperçu de résultats d’analyses reçus sur 2 des 7 échantillons analysés. Pour information, les Limites Maximales de Résidus (LMR) autorisées pour les grades BIO doivent être inférieures à 0.01mg/kg de matière.

Qu'en est-il des autres tribulus bio présents le marché des compléments alimentaires ?

Compte tenu de notre difficulté à trouver un tribulus BIO conforme à la réglementation européenne, nous nous sommes demandé comment nos concurrents directs parvenaient à proposer à leurs clients cette matière.

Nous avons donc fait analyser un flacon de tribulus BIO 40% saponines vendu par un concurrent direct, par le même laboratoire indépendant qui avait analysé nos échantillons. Les résultats ont montré que les taux retrouvés de pesticides tels que le phtalimide, le dimethomorphe, et l'imidaclopride dépassent largement les seuils autorisés par la réglementation. Autrement dit, ce produit encore disponible à la vente il y a quelques semaines n’était non seulement pas BIO, mais également impropre à la consommation. Nous avons réalisé une contre-analyse plusieurs mois après, qui a une nouvelle fois confirmé la non-conformité du produit. Ce complément alimentaire, représentant un danger selon la réglementation en vigueur, a été retiré de la vente il y a seulement quelques semaines, malgré les promesses de qualité et sur l'authenticité affichées par ce laboratoire. Il est donc important pour le consommateur d'avoir toutes les informations pour faire ses choix de façon éclairée et il ne faut pas hésiter à demander des certificats d'analyse quand vous avez un doute. Globalement, si vous constatez qu'un produit est en rupture chez plusieurs laboratoires et que certains continuent à en proposer, il peut être pertinent de s'interroger sur la qualité de la matière première.

Chez Dynveo, nous nous efforçons de vous fournir autant d'informations que possible pour vous aider à prendre les meilleures décisions. Malgré nos constatations, nous ne sommes pas habilités à intervenir sur de tels sujets (rappelons que notre objectif de départ était de trouver un fournisseur de tribulus bio conforme). Seules des autorités type DGCCRF sont habilitées à réaliser des contrôles avec pour objectif de retirer des produits du marché.

Les fraudes dans les compléments alimentaires

Notre politique rigoureuse de qualité et de contrôle de nos matières premières a parfois pour conséquence le retard ou l'annulation de certains nouveaux produits. En effet, si la matière ne passe pas le contrôle de conformité via des analyses indépendantes, il faut repartir de zéro dans le processus de lancement produits.

L’exemple de la chlorophylle magnésienne

La chlorophylle est un pigment présent dans les végétaux et qui possède bon nombre de bienfaits pour la santé. Cependant, de par sa structure chimique, elle a la capacité de fixer les métaux lourds présents dans les sols pollués. Le sourcing de cette matière doit être particulièrement rigoureux au vu de ses propriétés et les analyses de métaux lourds sont bien sûr indispensables afin de s’assurer de la sécurité de la matière pour le consommateur.

C'est donc avec la volonté de vous proposer la meilleure chlorophylle possible (et parce que nous ne trouvions pas de chlorophylle conforme à nos exigences sur le marché mondial) que nous avons initié des analyses de chlorophylle magnésienne vendue actuellement sur le marché ainsi qu’auprès de fournisseurs. Les résultats se sont avérés non conformes à la réglementation en vigueur. Le niveau de mercure présent dans le complément alimentaire de chlorophylle magnésienne pure a été mesuré à plus de 0.25mg/kg de matière. La réglementation européenne impose la valeur limite de 0.1 mg/kg. Comme dans n'importe quelle industrie, la mise sur le marché de produits non conformes peut être volontaire ou accidentelle. Seules des analyses spécifiques en fonction de la matière permettent de déceler une éventuelle non-conformité et ainsi de réagir en cas de problème.

Quand le produit est mis ou maintenu sur le marché en connaissance de cause, on parle alors de fraude. Par exemple, une technique bien connue pour contourner la réglementation de manière légale, consiste à “diluer” les contaminants avec des excipients et ainsi obtenir un produit fini conforme alors que la matière première ne l’est pas. Ainsi, une matière qui dépasse de deux fois une valeur limite de résidu sera diluée deux fois plus afin de passer en dessous des radars. Ceci est aux antipodes de notre philosophie.

A ce jour (janvier 2023), nous n’avons toujours pas trouvé de chlorophylle répondant à nos exigences de pureté et d’innocuité.

Notre politique de contrôle des matières premières pour les années à venir

Nous vous présentons nos excuses pour l’indisponibilité (que nous espérons temporaire) de nos deux produits. Cependant, toutes ces analyses menées en 2022 et qui continueront sur 2023 nous confortent dans notre politique qualité stricte. Elles sont indispensables afin d’assurer l’innocuité de nos produits et la sécurité des consommateurs. Encore pionniers dans cette démarche qualité dans le domaine des compléments alimentaires, nous espérons pouvoir donner l’exemple en démocratisant l’utilisation de plans de contrôles rigoureux et indépendants des matières premières.

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