Les compléments alimentaires peuvent contenir des additifs cachés. Selon la dénomination officielle, ce sont les auxiliaires technologiques : leur mention n'est pas obligatoire sur l'étiquette du produit final. Sont-ils dangereux ? Comment trouver des produits sans auxiliaires technologiques ? Toutes les réponses dans cet article.
Auxiliaires technologiques : qu’est-ce que c’est ?
Les auxiliaires technologiques sont des substances utilisées lors du traitement ou de la transformation de matières premières afin de répondre à un objectif technologique donné. Hormis les préparations enzymatiques réglementées par l’Europe, l’ensemble des auxiliaires technologiques sont réglementés au niveau français. L’ANSES assure leur évaluation avant mise sur le marché.
Dans la fabrication des compléments alimentaires, ces auxiliaires sont utilisés pour améliorer la texture, la stabilité, la couleur, la saveur, la durée de conservation ou d'autres caractéristiques physiques ou chimiques du complément alimentaire.
Ils peuvent inclure des émulsifiants, des stabilisants, des agents gélifiants, des agents de texture, des agents anti-agglomérants, des colorants, des arômes, et d'autres substances. L'objectif premier de ces additifs est d'améliorer la qualité du produit final, sa facilité de fabrication ou sa stabilité au fil du temps. Les auxiliaires technologiques sont ceux inclus dans la formule de base du fabricant. Il n’existe pas obligation légale de les mentionner sur l’étiquette du produit final.
Les additifs qui seraient ajoutés lors des étapes ultérieures de fabrication du produit doivent, eux, être mentionnés. La marque qui revend le produit peut, par exemple, mettre en gélule le produit initial avec d’autres additifs. Ces additifs-ci seront mentionnés obligatoirement sur l’étiquette
Comment les reconnaître ?
Il est très difficile, voire impossible, pour le grand public de connaître les auxiliaires technologiques présents dans les compléments alimentaires, car ces informations ne sont pas indiquées sur les étiquettes des produits. Ils peuvent en effet être considérés comme des secrets de fabrication.
Les consommateurs peuvent contacter directement le service clientèle des marques pour obtenir des informations supplémentaires sur les auxiliaires technologiques. Cependant, l’aboutissement de cette démarche dépendra de la politique spécifique de chaque entreprise.
Il est essentiel pour les consommateurs soucieux de cet aspect de rester informés et de s’adresser à des marques ayant une volonté d’éviter les additifs technologiques non sûrs, et ayant une politique de transparence.
Additifs technologiques les plus présents dans les compléments
Tous les additifs peuvent être technologiques ! Alors la liste est longue, mais certains sont retrouvés dans un grand nombre de préparations. Certains sont inoffensifs, d'autres 100% naturels et d'autres sont controversés.
Maltodextrine
La maltodextrine est un additif alimentaire très courant. Elle est utilisée pour faire des poudres à partir des liquides. C’est un agent de support pour les extraits végétaux, mais aussi pour les probiotiques. Elle provient de l’amidon de divers végétaux, lequel est traité par hydrolyse, avant d’être purifié et pulvérisé. Le plus souvent, elle est issue de maïs ou de pomme de terre, pour éviter les problématiques allergiques liées au blé par exemple.
C’est un glucide constitué de plusieurs molécules de D-glucose, un sucre qui n’a pas un goût sucré. De saveur neutre, elle apporte 4 Kcal/g et possède un indice glycémique élevé, allant de 85 à 136.
Elle est sans danger, mais peut provenir de cultures OGM. Dans les produits bio, elle doit provenir de cultures biologiques. C'est le seul auxiliaire technologique que Dynveo s'autorise, car elle est incontournable dans la majorité des extraits végétaux.
Dioxyde de silicium
Le dioxyde de silicium (Sio2) ou E551 est un matériau synthétique ou d’origine minérale. Il est obtenu à partir de sable ou de roche, essentiellement de quartz.
Il se présente généralement sous forme de poussière blanche, dont les particules sont de très petite taille, à l’échelle nanométrique. Les nanoparticules sèches sont considérées comme telles mais une fois qu’il y a adjonction d’eau, leur volume augmente et elles ne sont plus « nano ». C'est pourquoi, il n'y a pas d'obligation de mentionner la présence de nanoparticules de dioxyde de silicium dans les produits.
Si en tant que nanoparticule, le dioxyde de silicium pourrait altérer l’ADN, affecterait le système immunitaire, provoquerait une inflammation du côlon, attaquerait l’appareil digestif… S'il n’est pas « nano », selon un rapport de l’EFSA1 publié début 2018, cet excipient serait mal absorbé, mais ne présenterait pas d’effets indésirables, ni de problème de génotoxicité.
Étant issu de quartz, le dioxyde de silicium peut être utilisé dans les produits bio, y compris sous forme d'additif technologique. Présent dans de très nombreux actifs sur le marché, Dynveo évite les fournisseurs qui utilisent le dioxyde de silicium.
Pour pouvoir proposer un produit probiotique avec les 2 souches les plus étudiées du monde, Dynveo a dû faire un co-développement de 2 ans avec le fabricant pour enlever le dioxyde de silicium de ses probiotiques.
Amidons modifiés
L’amidon modifié est un amidon, issu de différentes plantes, transformé par des méthodes physiques, enzymatiques, ou chimiques. Il peut provenir de plantes OGM.
Il s’agit d’une macromolécule de glucide complexe (glucide lent) que l’organisme assimile lentement, à un rythme régulier, et transforme en sucres.
On en distingue 2 groupes :
- Les amidons ayant subi une transformation chimique.
- Les amidons ayant subi une transformation physique ou enzymatique.
Les fabricants modifient l’amidon naturel afin qu’il développe des propriétés (gélifiantes, émulsifiantes, épaississantes) utiles pour les industriels.
Dans les comprimés des compléments alimentaires, l’amidon modifié est utilisé pour ses propriétés liantes. Mais on le retrouve dans des préparations telles que les sucrosomes ou ils aident à conserver, transporter, protéger et faciliter l’absorption du principe actif.
Les amidons ayant subi une transformation chimique ne présentent aucune toxicité selon les autorités, cependant, l’utilisation de solvants souvent dangereux est nécessaire pour leur fabrication. Des résidus de solvants pourraient donc potentiellement être présents dans le produit final. C’est pourquoi dans les produits bio, cette forme modifiée par transformation chimique est interdite.
Cellulose
La cellulose naturelle provient de souches de matières végétales fibreuses. Elle peut être extraite de coton, de bois, de tige de maïs, de soja, de coques de riz, de paille de blé… Il s’agit d’un glucide composé de plusieurs chaînes de molécules de D-glucose, qui interagissent pour donner à cette substance une structure fibrillaire très intéressante.
Il en existe de nombreuses formes autorisées en tant qu’additifs alimentaires sur le sol européen (E460 à E469). Certaines d’entre elles sont constituées de nanoparticules. Ce sont celles-ci qui posent problème. Les celluloses modifiées subissent donc diverses transformations. Elles présentent une toxicité supposée qui diffère selon les formes.
Cellulose modifiée
La cellulose modifiée ou E460 est obtenue avec des solvants chimiques à partir de cellulose végétale. Elle ne subit aucune dégradation lors de sa digestion et est excrétée intacte dans les fèces. Toutefois, il se peut qu’elle soit fermentée par le microbiote intestinal. Elle serait sans danger.
Gomme de cellulose
Appelée E466, cette forme de cellulose a récemment montré un impact négatif sur le microbiote. Elle pourrait favoriser les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin1.
Cellulose microcristalline
La cellulose microcristalline, appelée aussi « gel de cellulose » ou « gel cellulosique », est un additif alimentaire de la famille des celluloses modifiées. Son code est E460a (différent de l’additif en poudre E460b). L’alpha-cellulose (produit naturel) est purifiée, partiellement dépolymérisée et traitée avec des acides minéraux pour obtenir une poudre fine inodore. Elle fait partie des substances pour lesquelles la présence de nanomatériaux manufacturés est suspectée et non confirmée. Selon un règlement européen de 2012.2 Ses particules, à l’échelle nanométrique, iraient jusqu’à moins de 5 nm, taille considérée comme nanomatériaux.3
Polysorbates
Le polysorbate 80, portant le code E433, aussi appelé « Tween 80 » ou « Monooléate de polyoxyéthylène sorbitane », est un additif alimentaire synthétique, produit à partir de sorbitol (E420).
L’acide gras naturel, utilisé durant le processus de fabrication de cette substance, peut être d’origine animale ou végétale. Des solvants sont utilisés pour obtenir le produit final. Il est généralement utilisé comme émulsifiant et entre notamment dans le procédé de fabrication des micelles. Il n’est pas autorisé dans la filière bio. Diverses études montrent que le polysorbate 80 peut perturber les intestins et être un facteur de risque de nombreuses maladies. En effet, la santé du microbiote intestinal est au cœur de l’équilibre de l’organisme. Ses propriétés chimiques font qu’il est assimilé au niveau cellulaire.
Sous l’effet de l’excipient, les bactéries intestinales qui devraient digérer les aliments s’approcheraient plutôt de la paroi de l’intestin et dévoreraient le mucus destiné à protéger le tube digestif.4 La paroi de l’intestin ainsi fragilisée permettrait une plus grande absorption des toxiques et bactéries dans le sang. Un lien entre polysorbate 80 avec les troubles anxieux a été établi chez les souris. 5
Cependant, la réévaluation de l’innocuité de l’E433 par l’EFSA a été publiée en juillet 2015, et juge cette substance à priori inoffensive, présentant seulement un très faible degré de toxicité aiguë.6
Label bio, une garantie ?
Avec ou sans label bio, les auxiliaires technologiques ne sont pas visibles du consommateur. La plupart des additifs autorisés dans l’agriculture bio sont d’origine naturelle. Les additifs végétaux doivent être issus de plantes bio et non OGM. Mais des additifs synthétiques, produits à partir de substances chimiques, sont aussi autorisés. Si une attention plus précise est portée sur les possibles effets nocifs des additifs, avec un nombre important d’additifs interdits par le label, certains d’entre ceux autorisés sont pointés du doigt par les consommateurs.
Les auxiliaires technologiques autorisés par le label AB et pointés du doigt par les consommateurs
- E551 – Dioxyde de silicium
- E553b – Talc alimentaire
Tout comme le dioxyde de silicium, cette poudre minérale à base de talc contient des nanoparticules qui seraient inoffensives une fois humides.
La confiance en la marque : le seul moyen d’être sûr
Beaucoup de marques prétendent qu'elles proposent des produits "sans additifs". Or, cela signifie qu'elles n'ajoutent pas d'additifs à la formule du fabricant initial. Ce dernier peut utiliser des auxiliaires technologiques qui n'ont pas obligation d'être affichés sur l'étiquette de la marque, contrairement à ceux qui sont ajoutés.
La transparence de la marque constitue aujourd’hui le pilier fondamental pour connaître la présence ou l'absence d'auxiliaires technologiques dans ses produits.
Il faudrait que toutes les marques affichent tous les ingrédients, dont les auxiliaires technologiques. Et surtout, qu'elles s'interdisent l'utilisation d'additifs technologiques potentiellement risqués.
Depuis toujours, Dynveo s'interdit :
- L’ajout d’excipients dans les gélules, mis à part la gomme d’acacia pour certains produits,
- La sortie de formules de fabricants contenant des additifs technologiques controversés, comme le dioxyde de silicium
Mis à part la maltodextrine, très commune, naturelle et sans dangers, tous les additifs technologiques sont systématiquement mentionnés dans la composition des produits Dynveo.
Exemples d'additifs technologiques mentionnés chez Dynveo :
• Curcumine: fibres d'acacia biologique, huile de Tournesol biologique, écorce de Quillaja
• Probiotiques: ascorbyl palmitate (vitamine C), extrait de riz
Sources
1 - https://presse.inserm.fr/un-additif-alimentaire-couramment-utilise-altererait-le-microbiote-et-lenvironnement-intestinal-humain/44394/
2 - Re‐evaluation of silicon dioxide (E 551) as a food additive
3 - RÈGLEMENT (UE) No 231/2012 DE LA COMMISSION du 9 mars 2012
4 - Règlement N° 1169/20113, 25 octobre 2011,Parlement européen et Conseil de l’Union européenne
5 - Food emulsifier polysorbate 80 promotes the intestinal absorption of mono-2-ethylhexyl phthalate by disturbing intestinal barrier, Toxicology and Applied Pharmacology, 2021
6 - Dietary emulsifiers consumption alters anxiety-like and social-related behaviors in mice in a sex-dependent manner, nature, 2019
7 - Scientific Opinion on the re‐evaluation of polyoxyethylene sorbitan monolaurate (E 432), polyoxyethylene sorbitan monooleate (E 433), polyoxyethylene sorbitan monopalmitate (E 434), polyoxyethylene sorbitan monostearate (E 435) and polyoxyethylene sorbitan tristearate (E 436) as food additives, EFSA, 2015